Les Valeurs

            La pratique sportive, comme toute activité humaine, doit se référer à un certain nombre de valeurs communes et correspondre à un certain nombre d’exigences. Le sport serait un vecteur efficace d’éducation et d’éveil à la citoyenneté, un outil à fort impact social.
Elles peuvent orienter les actions des individus dans une société en fixant des buts et des idéaux. Elles constituent une « morale » qui donne aux individus les moyens de juger leurs actes et de se construire une  éthique personnelle.
Tous ces systèmes de valeurs n’ont pas la même importance pour chacun. Les valeurs sont loin d’être un choix théorique. Il s’agit d’une véritable boussole interne, qui vous permettra de vous réaliser.
Connaitre ses valeurs revient à comprendre ce que l’on cherche dans tout projet, dans toute action. Ce qui nous fera plaisir, et nous permettra de se sentir satisfait. L’important est de trouver vos principales sources de motivation. Il sera ensuite plus simple de mettre vos actions au diapason, et d’éviter ainsi la frustration.
Rêvons d’une société où les éducateurs et professeurs d’EPS transmettent à nos enfants les outils pour être des adultes responsables et respectueux, des citoyens engagés. Remettons les valeurs du sport au cœur de l’innocence morale de nos enfants.
Nous avons sélectionné des valeurs qui nous semblent essentielles pour faire progresser sa propre personne. Il y en aura certainement quelques-unes qui vous feront réagir.
Rappelons que l’ordre d’importance de ces valeurs n’est que subjectif.

 

Les valeurs

1/ L’humilité : est une notion qui apparaît très vite dans un sport collectif puisque l’on trouve toujours un adversaire ou un coéquipier meilleur que nous, que ce soit physiquement, techniquement ou mentalement. Il est très facile de gagner mais il est beaucoup plus difficile de perdre. Rester humble dans la victoire est respectueux vis-à-vis de l’adversaire mais aussi pour soi-même. Il est fondamental d’apprendre à se relever et à repartir dans l’apprentissage et le travail. On apprend beaucoup de ses erreurs ! Voilà pourquoi il est important de se remettre en question afin de progresser et de s’améliorer.

2/ Le partage, l’esprit d’équipe : c’est sans doute l’une des valeurs qui représente le mieux le football. La coupe de France en est l’exemple parfait. Combien de bandes de potes solidaires et prêtes à tout, le temps d’un match,  a-t-on vu éliminer une équipe censée les surpasser dans tous les compartiments du jeu. C’est la magie de la coupe et c’est ce qui fait la beauté de ce sport d’équipe. Dans ces conditions, le sport devient une source de satisfaction et d’enthousiasme énorme, procurant des joies que peu d’autres disciplines permettent d’atteindre. Les amitiés tissées sur les terrains font partie des relations les plus saines et les plus solides qui soient.

3/ L’ouverture d’esprit, la tolérance: le sport est entièrement compatible avec les études et le milieu professionnel. Il permet bien entendu d’atteindre un bien-être physique et une connaissance de son corps mais également d’avoir un équilibre social qui passe par l’ouverture d’esprit. La vie dans le vestiaire et l’apprentissage de la vie en collectivité apprennent au jeune sportif à élargir sa vision des autres. Ils permettent une ouverture d’esprit en se confrontant à des situations différentes du quotidien. Avec le recul ces situations forment la jeunesse et sont probablement celles qui ont le plus gros impact l’ouverture d’esprit de chacun.

Nous préférons parler d’ouverture d’esprit, ce qui signifie un processus intellectuel pour comprendre la différence des autres et de l’accepter. Tandis que la tolérance est une capacité à respecter ce que l’on désapprouve, comme le comportement agressif de son coéquipier ou de son adversaire. Évoquer la tolérance envers un joueurs de foot homosexuel peut signifier, que l’on le respect mais que l’on n’accepterait pas spontanément sa différence. Peut-être une forme de supériorité et de condescendance.

4/ La discipline : A l’image du slogan « le rugby c’est l’école de la vie », le sport fait grandir l’individu. Nous devons écouter et respecter les consignes de entrainement. Nous devons respecter les règles, l’adversaire, l’arbitre et ses propres partenaires.

5/ La solidarité : le football draine énormément d’argent dans la sphère professionnelle. Mais cela reste avant tout un sport populaire pratiqué par plus de 2,3 millions de français et plus de 270 millions d’individus à travers le monde. Tous ces gens n’ont bien sûr pas la même assise financière et le prix d’une licence et les frais de déplacement peuvent parfois être un frein pour les familles les plus modestes. Cependant dans les clubs que nous avons fréquentés, personne n’a jamais été mis sur le côté pour des raisons d’argent. C’est probablement grâce à ses racines et son origine que le football est comme cela. C’est un point essentiel à nos yeux que nous tenions à relever. La solidarité passe aussi par l’encouragement de ses partenaires, le soutien réciproque dans les moments difficiles, dans la défaite et la fatigue comme dans la victoire et l’effervescence. Etre solidaire c’est aussi s’investir dans la durée. L’engagement que l’on prend au début de la saison avec l’ensemble des joueurs et des dirigeants de l’équipe implique une présence régulière aux matchs bien sûr mais également aux entraînements, même lorsque les conditions ne sont pas au rendez-vous. Les victoires seront alors d’autant plus fortes qu’elles seront collectives.

6/ Le contrôle de soi : Même si nous détestons  l’injustice, le mépris et l’agressivité, quand nos adversaires ou nos coéquipiers agissent de la sorte, nous devons prendre suffisamment de recul. Pourtant, avant un match, nous partons toujours au stade avec de bonnes intentions. Mais lorsque la passion prend souvent le dessus, elle nous emmène dans des travers détestables.

Nous devons nous remettre en question pour améliorer notre comportement et nous apporter du bon sens. Soyons humble et maîtrisons nos pulsions!

7/ Le Respect des autres et de soi-même : Le football est un jeu avant tout. Le respect mutuel commence par le respect des règles. Les lois du foot ont été créées, remaniées, améliorées, dans le but d’augmenter la fluidité du jeu, de protéger les joueurs et de garantir le spectacle. Le respect des règles est le pilier du sport et permet à chacun d’évoluer à son rythme. Même s’il commence par-là, le respect ne se résume pas à des bonjours et autres mercis, c’est un tout qui s’appuie sur le fair-play, le respect de l’arbitre, de ses décisions et de l’adversaire. Car sans l’adversaire le sport n’existerait pas. Trop souvent nous assistons à des scènes d’injures, méprisantes, colériques, qui ne devraient pas voir le jour sur un terrain de foot quand nous savons que le respect de soi débute par le respect des autres.

8/ Le dépassement de soi : Le dépassement de ses propres limites, mentales, physiques et morales est une des composantes importantes du foot. Ces limites sont mises à l’épreuve durant toute la saison mais peut-être encore plus en début de saison lorsqu’il faut se remettre à niveau après un été de repos (souvent accompagné de quelques excès). Le dépassement de soi se réalise en parallèle de la volonté du dépassement des autres. Là encore le collectif permet de magnifier l’individu et de profiter de la dynamique de groupe pour se dépasser.

9/ La passion : il suffit d’observer les supporters des clubs de Ligue 1, leurs chants, leurs mouvements coordonnées, leur tifosis… Ils dépassent parfois les limites avec les fumigènes ou les pétards mais cela traduit bien la ferveur qui se cache derrière ce sport. Très souvent, dans la plupart des usines les conversations tournent autour des matchs du week-end, que ce soit ceux des pros à la télé la veille ou ceux du club de village qui jouait dimanche le derby contre le village voisin. En ce sens, nous devons dire que rien de grand ne s’est accompli dans le monde sans passion.

Mais attention de ne pas tomber dans l’excès et que les stades de football ne deviennent pas des défouloirs. Nous devons apprendre à maîtriser nos passions et nos pulsions immodérées et irréfléchies.

10/ La fraternité : Souvent le choix d’un sport plutôt qu’un autre se fait par le biais des copains. Petit à petit, lorsque l’on a choisi un sport collectif, on vit des moments intenses dans les victoires comme dans des défaites. Le jeu et le plaisir d’être avec les copains est une facette essentielle du sport. C’est avant tout un plaisir, un moment à partager, un loisir commun.

11/ L’exemplarité : Le sportif veut paraitre fort et sans faille aux yeux de l’adversaire. Le sportif professionnel fait office d’exemple et offre une part de rêve. Un seul mot, une seule phrase, un seul geste de son idole peut avoir des répercussions sur les jeunes enfants qui s’identifient très facilement à leurs modèles. Le sportif pro a donc une obligation d’exemplarité et de droiture vis-à-vis de toutes les valeurs citées précédemment. La multitude des réseaux sociaux permet aux jeunes de suivre leurs idoles au quotidien et il est délicat pour les athlètes de partager leur vie personnelle au même niveau que leur vie professionnelle.

Si l’on se projette dans le football amateur, les « anciens », les seniors des clubs, les joueurs de l’équipe A représentent à leur niveau les exemples à suivre pour les jeunes pousses des clubs. Les anciens doivent acquérir de la sagesse et transmettre. Ainsi chacun à son échelle devient un jour ou l’autre un exemple pour d’autres, ne serait-ce que par l’expérience, la connaissance des adversaires, la tactique ou simplement par l’ouverture aux autres. Le vivier du sport professionnel est le sport amateur et l’exemplarité est l’affaire de tous.